Education,Sport, Pierre à l'édifice...

Publié le par AVIA

Education, Sport…Pierre à l’édifice…

 

 

 

Né le 29 juin 1939 à Capesterre de Marie-Galante d’une union entre feu Séraphin QUIDAL, directeur des contributions et feue Charlotte CLOTAIRE épouse QUIDAL, enseignante, Pierre QUIDAL bâtira sa vie autour du sport, de l‘éducation des enfants et des jeunes, de l’action associative, de la solidarité et de sa famille.

 

Père d’une famille de 6 enfants, il épouse Carmélite GASPARD en 1967 à la mairie de Pointe-Noire en Guadeloupe. Elle va être la base incontournable qui va solidifier l’équilibre du cocon familial qui permettra à Pierre de réussir ce parcours exceptionnel en raison des nombreux chantiers qu’il voudra mener à bien, grâce à la disponibilité et toute la latitude qu’elle lui offrira pour s’adonner à sa passion. Un véritable poto-mitan de bout de femme guadeloupéenne.

 

En dépit de sa solidarité et son amitié pour les hommes engagés, notamment Gérard LAURIETTE, Pierre SAINTON et les autres leaders du mouvement indépendantiste des années 60, Pierre reste « apolitique » car ses propres convictions demeurent essentiellement tournées vers le monde de l’éducation.

 

 De formation d’ingénieur et diplômé de l’école normale, Pierre exerce diverses professions dans le monde de l’enseignement avant de devenir conseiller pédagogique hors classe et professeur des écoles durant plus de 40 ans.

 

Très tôt, il a un potentiel sportif énorme et fait parler de lui au plus haut niveau dans plusieurs disciplines. Au football, il gagne de nombreux titres avec l’élite antillaise au sein du Club Sportif Capesterrien (CSC) aux côtés de footballeurs émérites comme Jacques SEGUIS, Guy NEMORIN…En athlétisme, il affronte les meilleurs, tels que Roger BAMBUCK qui deviendra son ami. Au volley-ball, il excelle en devenant une des pièces maîtresses de son équipe………………………. Il partagera cette activité qu’il affectionne particulièrement avec ses collègues MILNES, GOMBAULT. En natation, il réussit un parcours si prodigieux tel qu’il deviendra par la suite maître nageur et officiera à la piscine de Rivières de Pères au profit des jeunes nageurs de la circonscription.

 

Heureusement, pour la relève de jeunes sportifs que sa génération est atteinte par la limite d’age que sonne la retraite sportive et c’est la que sa passion pour ces disciplines va se matérialiser pour le conduire vers l’enseignement de son savoir à la jeunesse de la Guadeloupe, en particulier à Capesterre Belle Eau. Il développera tus ses talents dans diverses organisations.

 

Après s’être installé dans ses fonctions de conseiller pédagogique parcourant toutes les écoles de la Basse-Terre pour enseigner les activités éducatives et sportives aux élèves, il s’engage dans le volley-ball en fondant à Trois-Rivières le club « la Fusée ». Celle-ci ne tarde pas à décoller en décrochant la palme par un palmarès très éloquent à défaut d’atteindre la lune.

 

Toujours soucieux de transmettre aux autres sa fibre de la victoire, il laisse la succession de la Fusée pour fonder en ……….l’Association Sportive de Capesterre Belle Eau (ASCBE) qui va aller au-delà de ses espérances sportives car le club permettra  à beaucoup de jeunes de la commune, dans un contexte économique et sociopolitique dramatique d’éviter les entiers de la délinquance et de pouvoir espérer un avenir meilleur.

Il ne s’en vantait jamais car rempli d’humilité, en dépit de nombreux témoignages de satisfaction de son vivant et jusqu’à aujourd’hui. Pierre va poursuivre ses chantiers jusqu’à ce que cette espèce de mission qui lui aurait semble-t-il été confiée, ait raison de sa santé physique. Il n’est plus très jeune mais refuse de l’admettre. Faisant fi de ces alertes, car le sportif se fatigue mais le militant de l’éducation est suralimenté.

 

Il fait découvrir à ses proches le carnaval d’Antigua qu’il va institutionnaliser dans un calendrier annuel. Il organise de nombreuses excursions à travers le Guadeloupe pour faire découvrir à ses hôtes la beauté de notre pays.

 

Il est aussi avant-gardiste en matière d’écologie car après chaque déplacement, il entreprenait de faire le nettoyage des lieux en mettant la main dans le cambouis.

 

Il fonde la « gym volontaire » avec les plus âgés    car il est profondément convaincu, avec raison, que la pratique du sport est salutaire quelque soit l’age du pratiquant. Il s’entoure d’experts, tels que RAYMONDY, pour faire débuter à Capesterre Belle Eau les 4 premiers jeux d’athlétisme de la Guadeloupe qui propulseront de nombreux athlètes vers des succès internationaux, sans préjudice de la visite de stars telles que Carl LEWIS au stade des Abymes dans les années 90, au plus haut de son art.

 

Les plus jeunes iront exercer leurs talents aux « Carifta Games » dans la Caraïbe affrontant les espoirs de l’athlétisme mondial en dépit des moyens dérisoires octroyés. Il s’agissait pour lui des petites « Olympes » de la Guadeloupe avec un départ de la flamme devant la mairie de Capesterre Belle Eau en passant devant le stade, en raison du déplacement du meeting  aux Abymes. Telle fut sa fierté de savoir que cette grande initiative représentative de l’étendue des talents et aptitudes des jeunes Guadeloupéens pour le sport se dérouler dans la commune de Capesterre.

 

Il ouvre le « Sarlasonne Tennis Club » au sein duquel de nombreux jeunes vont connaître l’apothéose dans une discipline encore réservée aux « nantis » jusqu’aux années 90.

 

En ……, il participe à la création des 20 kilomètres de Capesterre qui vont révéler plusieurs athlètes de son club, l’ASCBE, Jean-Marie DORVILMA, Daniel OCAGE, Franck EMMANUEL…Dans la continuité de cette action, c’est le tour de la Guadeloupe, course pédestre, qui connaîtra un succès relativement important avec la participation de marathoniens de renommée internationale comme LUCAS…

 

Dans le cadre des activités périscolaires, il contribue au développement du CLSH en apportant sa pierre à l’édifice, ce qu’il faisait pour tout projet pertinent qui lui était soumis et auxquels sa participation était sollicitée.

 

Il organise aussi au cours de la fête de la plage de Roseau des activités ludiques et sportives qui obtiennent l’adhésion totale des enfants mais l’absence d’encadrement nuira de façon significative à cet axe essentiel de la réinsertion sociale par le sport.

 

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Il est des partisans pour la construction du gymnase afin de donner un nouvel élan au sport en salle, notamment le hand-ball et le volley-ball. Avec son équipe de « gym volontaire », il explore aussi la danse en créant un groupe de danseurs de quadrille se composant à la fois de jeunes et de personnes âgées.

 

Il transmet aussi à ses enfants le «gêne » du sport car quasiment tous vont s’illustrer dans diverses disciplines. Des sélections et des victoires en championnat de Guadeloupe de football, volley-ball et/ou de France d’athlétisme (100 m haie) avec les clubs du CSC, CAM, Le Carbet, AZ 83, ASCBE, OMCS, GOOD-LUCK de la Martinique…

 

L’action de Pierre se poursuivra le dimanche sur les stades en devenant juge à l’arrivée des courses d’athlétisme et e accompagnant les athlètes du club qu’il appelait « ses enfants ». Cette expression qui reste l’objet essentiel de son engagement tant elle qualifie la raison d’être de son travail, de cette passion, est toutefois le fruit de sacrifices familiaux, pour faire aboutir des projets collectifs présidant à la réinsertion des jeunes.

 

Pierre de comptait ni le temps, ni l’argent et ne souciait peu de sa santé, se croyant plus robuste que quiconque du fait d’une longue pratique assidue du sport. Il disait souvent pour oublier qu’il n’était plus très jeun et probablement il y trouvait sa motivation, q’uil avait un gros cœur et qu’il pouvait se permettre tous ces efforts.

 

Pour s’entretenir il empruntait le parcours sportif de Capesterre et ne ratait que très rarement son bain en soirée sur la plage de Roseau. Rares sont les fois où son planning le privait de ce petit plaisir quotidien, il se rattrapait à l’aube avant d’embaucher à basse-Terre. Il avait une très grande passion pour l’écriture et la lecture, mais particulièrement pour la mer et la plongée sous-marine. Il disait qu’à sa retraite à laquelle il n’était absolument préparé, qu’il s’achèterait un bateau pour parcourir les mers.

 

Il passait ses vacances à travailler et à écrire car il refusait d’assimiler travail et contrainte, il prenait du plaisir à exercer ses fonctions professionnelles et associatives.

 

Président de l’ASCBE depuis sa création, le 9 septembre 2005 c’est la mort qui l’emporte dans sa retraite qu’il redoutait profondément alors qu’il venait de la valider à peine un mois auparavant. Pierre état un homme généraux, convivial et toujours joyeux. Il préférait que les choses « marchent ». Il apportait toujours des solutions, c’était un homme de compromis. Ses valeurs fondamentales étaient basées sur l’éthique, la morale, le respect mutuel, la dignité et l’obsession de la règle et de la loi. Il était simplement en définitive le « Papa roro » de tous ses enfants et le Pierrot de ses amis.

 

Pierre disait souvent que si chacun en posait une, nous construirions mieux la maison de nos enfants.

 

 Il disait souvent sa tristesse de voir le « match » contre la délinquance se terminer par une défaite progressive du sport sans jamais que l’arbitre politique ou social ne siffle toutes les fautes commises sur l’adversaire. A ce jour, le score s’est aggravé mais il n’est plus la ni pour voir ni pour relever le défi car celui de la vie l’a vaincu…

 

 

Capesterre Belle Eau, le 30 juillet 2007

 

 

 

Publié dans Bureau ATOME

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